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L’église romane Saint-André (X-XIIe)

Souvent  désignée  « chapelle »  en  raison  de  ses  dimensions modestes, elle est classée Monument Historique depuis 1979.  
Sa nef unique se termine par une abside «  en cul-de-four », couverte de lauzes, selon un plan simple de tradition préromane. Une arcature ménagée dans la partie haute du pignon ouest, abrite une cloche datée de 1788, réalisée par le fondeur Delsuc.  On relève l’absence d’habitat ancien à proximité de l’édifice. Les hameaux sont dispersés. Le presbytère se trouvait à la Brugue puis à Pech Calvel.
Les  seigneurs Saint-Gily du château de  Péchaurié  seraient à l’origine de l’implantation de cette paroisse pour asseoir leur influence et leur autorité de ce côté de la vallée délimité par la Masse. Ce ruisseau, bordé d’un marais, constituait une barrière difficilement franchissable en période de crues.  
Le  Saint  Christophe,  peint  sur  un  des  pilastres,  évoque  les  passeurs  du  XVe  siècle  qui  par  leur connaissance du marais et des trous d’eau pouvaient guider au mieux les voyageurs dans leur traversée.
Les  peintures  murales  (et  non  « fresques »),  auraient  été  exécutées  autour  de  1480.  Masquées  d’un badigeon  au  XVIIIe  siècle,  elles  furent  redécouvertes  en  1954  par  le  curé  Latapie  qui,  encouragé  par l’artiste Ossip Zadkine, entreprit d’enlever délicatement l’enduit avec son canif. Véritable événement de l’été 54 dans le Lot, André Breton viendra de Saint Cirq-Lapopie pour les admirer et l’église Saint-André deviendra pour un temps la « chapelle Zadkine ».

Éléments de lecture des peintures murales

arc triomphal  

  • à droite - Jésus flagellé
  • sur les pilastres - St Christophe fait face à un Christ jeune et bénissant

voûte

  • Dieu le Père, représenté sur un arc-en-ciel, coiffé d’une tiare, est entouré des symboles des quatre évangélistes : le taureau (Luc), l’Aigle (Jean), l’Ange (Matthieu), le lion (Marc)  

baie centrale  

  • de part et d’autre : la scène de l’annonciation et les douze apôtres en cortège portant chacun leur symbole  
  • à droite : la  Vierge  puis  les  apôtres,  Pierre  (les clefs),  André (la croix), Matthias  (la hallebarde), Matthieu (la hache), les deux derniers ne sont pas lisibles  
  • à gauche : l’archange Gabriel puis les apôtres, Paul (le pommeau d’épée), Barthélemy (le coutelas), Thomas  (l’équerre),  Jacques  le  Majeur  (le  bourdon  de  pèlerin) ;  les  deux  derniers  ne  sont  pas lisibles non plus

On remarquera les filets et joints dessinés à l’ocre rouge, notamment  dans l’ébrasement de la fenêtre de l’abside où ils forcent la perspective, qui appartiennent au décor primitif. 

Bibliographie et références
1.  Paul Latapie Les Arques en Quercy Imprimerie Coueslant Cahors 1956
2.  Robert Mesuret  Les Peintures Murales du Sud-Ouest de la France du XIe au XVIe siècle Ed. A. et J.Picard 1967  
3.  Françoise Auricoste Les Arques en Quercy, vallée du fer, vallée des arts 1990
4.  Claude Andrault-Schmitt Les Arques, Eglise St Laurent 1993
5.  Archives  de  pierre  Les  églises  du  Moyen  Age  dans  le  Lot,  Collectif  sous  la  direction  de  Nicolas  Bru,  Sivana Editoriale 2011
6.  Émission  L’Art  et  les  Hommes  « Loin  de  Paris  avec  Ossip  Zadkine »  1961  Vidéo  I.N.A.  (visible  au  Musée Zadkine)