L'histoire des arques... de la préhistoire à l'époque contemporaine
Quelques pierres taillées révèlent une occupation humaine dès la préhistoire.
Des implantations prégauloises sont attestées par les noms de lieux-dits tels que Trouche, Le Truc et Gary. De même le nom du ruisseau Divat témoigne d’une présence gauloise, dérivant de Divona, déesse des eaux qu’ils vénéraient.
Mais c’est au Moyen âge (XI-XIIe s.) que le village se développe autour d’un prieuré bénédictin, dépendant de l’abbaye de Marcilhac sur Célé, dont il reste aujourd’hui l’église romane St Laurent et le Château du Doyen.
La guerre de Cent Ans n’épargne pas Les Arques. Proche de l’Aquitaine anglaise, le village se trouve sur le chemin de bandes rivales qui ravagent la contrée, alliées parfois à des seigneurs locaux (1350).
Dans la seconde moitié du XVe siècle, la venue de Pyrénéens, de Haut Quercynois et d’Auvergnats contribue à un essor démographique et à un renouveau économique lié au développement de l’industrie du fer.
Cette prospérité sera entrecoupée d’épisodes sanglants. En 1562, au cours de la première guerre de religion, le village subit les exactions guerrières des troupes huguenotes de Duras qui, ayant pris le château de Péchaurié, remontent la vallée de la Masse.
Au XVIIe siècle, les habitants des Arques prennent part aux révoltes paysannes dites « des Croquants » et en 1637, l’armée royale abattra, en représailles, les murailles entourant le prieuré.
Enfin en 1707, Les Arques est le foyer majeur de la révolte des Tards Avisés. Affamés par un hiver très dur, et voyant s’ajouter un nouvel impôt qui étend le contrôle des actes aux actes de baptême, de mariage et de décès, les paysans se soulèvent contre ce qu’ils considèrent être un impôt sur le droit de vivre. Le mouvement qui embrase le Quercy compte 30 000 hommes aux portes de Cahors.
En 1834, d’importants travaux permettent de canaliser le cours du ruisseau de la Masse et de construire de nouveaux ponts, améliorant les voies de communication.
En 1860, le village connaît son apogée grâce au développement de ses deux activités principales : la mouline à fer qui devient « l’usine à fer », et la vigne qui s’étend de l’Esquirol à Ladoux et de Gary à Fazende. Le vin est exporté vers Bordeaux depuis le port de Castelfranc.
La population dépasse alors les 800 habitants.
À partir de cette date s’amorce le déclin. Napoléon III détaxe le fer anglais. Cette concurrence entraîne la fermeture de la mouline et, avec elle, la disparition des métiers qui s’y rattachent : forgerons, charretiers, tonneliers. Dans le même temps survient un autre drame économique avec l’arrivée du phylloxéra qui ravage le vignoble. Ce contexte tragique favorise l’exode et des Arquins cèdent terres et biens pour réunir le prix du passage pour l’ « Amérique », Buenos Aires leur donnant l’espoir d’une vie meilleure.
La Grande Guerre accentuera le déficit de population et l’exode rural des années 60 réduira encore le nombre d’habitants qui ne sera plus que de 111 en 1975.
1988 est une date importante pour les Arques qui voit son avenir s’orienter vers un double projet culturel :
- la création d’un musée consacré au sculpteur Ossip Zadkine qui séjourna au village avec son épouse, le peintre Valentine Prax, de 1934 à 1967
- la naissance d’une résidence d’artistes contemporains devenue réputée
deux entités qui inscriront durablement le village dans une spécificité reconnue.
Bibliographie et références
- Françoise Auricoste Les Arques en Quercy, vallée du fer, vallée des arts, Syndicat d’Initiative de Cazals 1990
- Bulletin de la Société des études littéraires, scientifiques et artistiques du Lot, Tome XII, 1873 Impr. A. Laytou, Cahors
- Yves Marie Bercé Histoire des Croquants, étude des soulèvements populaires au XVIIe siècle dans le sud-ouest de la France, Droz, Genève/Paris, 1974, Grand Prix Gobert 1976
- Miton Gossare Les Tards Avisés 1707 Histoire d’une Révolte Paysanne en Quercy, Périgord et Agenais, Édition L’Hydre, 1997